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Nostalgie (texte écrit il y a sept ans)

Maintenant, avec le recul du temps et dans une société qui est devenue ce qu'elle est aujourd'hui, nous savons que nous étions heureux.

Les photographies, en noir et blanc, étaient impatiemment attendues dans nos foyers pendant plusieurs jours, dans le meilleur des cas. Nous avions une seule chaine de télévision, dont les (bons) programmes débutaient le soir seulement, -quand nous avions un téléviseur, ils étaient rares-. Peu de gens disposaient d'une ligne téléphonique, un délai d’attente de trois ans était nécessaire pour l'obtenir. Pas de satellite, pas de téléphone portable, pas de congélateurs, pas de jeux-vidéo, les consoles n'avaient pas été inventées, le magnétoscope non plus, encore moins le CD, le DVD, l’i phone le GPS ou le PC, sans oublier le smartphone. Les sacs plastiques pollueurs n’existaient même pas. Je sais, les enfants, je vous en cloue le bec. Mais que nous étions heureux !

Tous avaient un toit, un emploi, tous mangeaient à leur faim. Ceux qu’on nommait « les clochards » relevaient du folklore, la plupart du temps, ils l’étaient par choix de vie et non par nécessité, et ils étaient une poignée. Sympathiques.

On s'écrivait, on s'envoyait des cartes postales, on se parlait en vrai au cours de veillées, aux nombreux bals où l’on dansait énormément, on allait beaucoup au cinéma qui ne coûtait presque rien, où le samedi soir toute la ville se donnait rendez-vous, ou aux spectacles de variétés et d’opérettes ; la télé et l'ordinateur, n'avaient pas tout bouffé de la vraie vie. Nous étions heureux.

Les femmes étaient belles ou se rendaient belles, soucieuses de leur mise, joliment coiffées, joliment chaussées. Les garçons avec leurs culottes courtes, leurs chaussettes de laine et leurs mocassins cirés, qui n’étaient pas encore les écrase-merdes disloquées d’aujourd’hui fabriquées en Chine par d’autres enfants, ne disaient pas des horreurs à tout bout de champ, les caprices n'étaient pas autorisés, ils ne frappaient pas leurs profs, et s’ils recevaient une taloche de leur enseignant ou du voisin, de retour à la maison leur père leur en donnait une deuxième « pour lui apprendre à être poli ». Aujourd’hui, le père ou la mère va massacrer le prof ou le voisin. Question de points de vue. Les enfants ne donnaient pas de coups de couteau à leurs copains à l'école. Les fillettes portaient des robes fleuries, étaient gracieuses, ne proféraient pas des insanités. Les hommes, quel que fût leur statut social, mettaient un point d’honneur à être élégants quand ils sortaient. La jeunesse, même pauvre, était magnifique. L’élégance était une forme de politesse et de respect. La vie quotidienne était agréable à regarder, les intérieurs propres et rangés, l'élocution de tous correcte et respectueuse des autres. Respect et discrétion étaient les règles de la vie en société. C’étaient les « trente glorieuses », nous étions heureux.

Bref, en ce temps là, -il y a une éternité tant tout a changé-, l'avenir était souriant car on ne connaissait pas le chômage, qui a débuté en 1973 après le choc pétrolier ; on ne savait rien ni de la pollution ni du réchauffement climatique ; le sida n’existait pas, ni l'insécurité.... Certes tout n’était certainement pas rose, loin de là, certes les voyous existaient déjà, mais quelque part, ailleurs, pas dans notre quotidien. On pouvait sortir en quelque lieu que ce soit, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit sans souci. Et nous étions insouciants. Et responsables de tout ce qui arriva par la suite.

Arrivèrent mai 68, les hypermarchés, -temples du consumérisme, supplantés aujourd’hui par l’e-commerce-, l’angélisme socialiste et son terrorisme intellectuel, l’immigration massive avec le rapprochement des familles -funeste réforme que l’on doit à Giscard-,puis le droit du sol que l’on doit, là à Mitterrand, avec son cortège de dysfonctionnements et de souffrances, le culte de la laideur et de la médiocrité, la perte de toutes les valeurs et de tous les repères, puis la mondialisation sauvage, le choc des cultures et des visions du monde totalement opposées, l’islamisation de la planète et ses femmes voilées, une drôle épée de Damoclès sur nos têtes ! Enfin le « new-age », nouvelle religion, -comme si les anciennes ne suffisaient pas pour polluer les esprits-, avec sa somme de conneries, et les tags qui pourrissent les villes et qu’on ose nommer « arts de la rue », qui ne sont en fait qu’autant de monstruosités, de laideurs et de provocations. Les sectes, « les chapelles » foisonnèrent, la religion fit rage. L’insécurité, l’horreur humaine et la barbarie furent absolues.

 

Nous sommes à l’heure actuelle au cœur du moyen-âge. En vérité, je vous le dis, le pire est à venir.



18/11/2015
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