mona-ma-muse

mona-ma-muse

La colline St-Jacques

Revenant de l’Isle sur la Sorgue, j’ai subitement eu envie ce matin, avant de regagner mon Var abhorré, de faire un  court pèlerinage sur la colline St-Jacques contre laquelle s’adosse Cavaillon, pays où je suis née et dans lequel  j’ai grandi.

J’ai franchi tous les lacets serpentant entre ces bois somptueux qui conduisent tout là-haut et garé mon véhicule. J’ai suivi à pied le chemin bordé de murets de pierres jusqu’à l’ermitage dominant la vieille ville. Tout en marchant, je redevins cette toute petite fille, et cheminaient à mes côtés mon père et mes deux sœurs. 

L’ermitage, petite merveille entourée de diverses essences, dont cyprès, sapins et épicéas, offre à la vue, dès que l’on arrive, un grand mur qui constitue l’un des côtés de la chapelle, devant lequel une aire bordée de bancs de pierre surplombant la falaise permet de dresser une scène et d’y produire des spectacles. Alors que j’avais trois ou quatre ans, par une belle nuit d’été, on y donna « Macbeth » de Shakespeare. La population avait fait l’ascension, qui à pied à la lumière des flambeaux, qui en auto. Au cours de la pièce de théâtre, étaient projetées sur le mur de l’église en immenses ombres chinoises, trois horribles sorcières ricanantes. Images qui ont poursuivi mes cauchemars d’enfant pendant de longues années. Cette soirée était magique, à plus d’un titre.

Lorsqu’il m’arrive de donner des concerts certains soirs d’été dans des conditions et sites semblables, cette scène hante à nouveau mon esprit, non plus sous la forme d’un cauchemar mais d’un bonheur inoubliable, où les miens me tenaient la main et me serraient contre eux afin que j’eusse moins peur.

Ce matin, j’ai humé avec mon coeur les fragrances si particulières à ce lieu, inscrites à jamais dans ma mémoire et respirées nulle part ailleurs que sur la colline de mon enfance.  

 



25/10/2015
2 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser