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"Les amis disparus", poème d'Yves Chiavassa

Pour répondre au commentaire de Gérard sur le texte "Guy Monnier"...

 

 

Les amis disparus marchent vers la lumière

À l’horizon du temps je les vois s’effacer
Séparés pour toujours par le dernier couvercle
Cette porte mouvante où l’on a beau taper
Mais qui fuit sous nos doigts affaiblis par le doute
Ces amis disparus qu’on ne peut rattraper
Marchent loin devant nous préparant la route


Les amis disparus qui n’ont fait que passer
Levés plus tôt que nous du lit de l’existence
Vont-ils en paradis ou se sont-ils lassés
Laissant à leur départ tant de larmes qu’on pense

Qu’ils reviendront peut-être un jour pour les sécher ?
Ou que de leur pays voyant nos mains tachées
Ce sont eux qui prostrés pleurent sur nos souffrances ?

 

Mais les jours de festin leur place reste nette
Et nul n’ose s’asseoir devant leurs verres pleins
À la fin du repas on jettera leur vin
Dans l’âtre illuminé, comme à Noël l’offrande
Et l’on évoquera, à voir tant d’étincelles

 

 

Leurs grands yeux malicieux reflétés par les flammes
Trop froides malgré tout pour notre souvenir
Puis l’on boira encore à attiser leur âme
En guise de pardon jusqu’à être tous ivres
Pour ne plus s’en vouloir de n’avoir pu les suivre

 



02/11/2015
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