... et celui-ci (poème d'Yves Chiavassa)
Solitude pareille
Solitude pareille au marin effrayé
Qui au dernier moment voit s’engloutir son île
Comme neige tombée en plein cœur de juillet
Solitude pareille aux pleurs sur l’oreiller
Ruisseau perdu obscur dans un gouffre inutile
Comme neige tombée en plein cœur de juillet
Solitude pareille à la joue appuyée
Sur le vide d’un corps qui toujours se défile
Comme neige tombée en plein cœur de juillet
Solitude pareille au geste familier
Qui n’a plus raison d’être et que la vie mutile
Comme neige tombée en plein cœur de juillet
Solitude pareille à ce regard brouillé
Qui craint toute lueur au moment difficile
Comme neige tombée en plein cœur de juillet
Solitude pareille à la voix éraillée
D’avoir trop appelé un mirage fragile
Comme neige tombée en plein cœur de juillet
Solitude pareille à cet arbre entaillé
Pleurant pour rien sa vie sur des amours futiles
Comme neige tombée en plein cœur de juillet
Solitude étonnée qu’au miroir de sa chambre
Un visage apparaisse et parle d’amitié
Comme un printemps soudain en plein cœur de novembre