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L'insignifiance

J'assiste, impuissante et hébétée, à la fin de notre civilisation.

 

Plus de création : on ne construit plus de cathédrales mais d'immondes édifices en béton, on ne compose plus de symphonies mais de la "musique" avec des synthétiseurs, de la poésie sans rimes, des romans sans action mais force dialogues et blablabla, et blablabla. La peinture c'est un trait blanc cassé sur fond blanc ou celle de Klein, vous savez le carré bleu outremer uni devant lesquels des imbéciles s'émerveillent qui paient ces attrape-cons des fortunes pendant que le vrai talent, lui, crève tout seul dans son coin.

Je me suis retirée peu à peu du monde, le monde ordinaire, celui de la surconsommation pas seulement des biens, mais du blablabla ;  parler pour parler, dans la rue, avec tout le monde, pour ne rien dire. Le temps qu'il fait, celui qu'il va faire, ou le "après ta voiture, tu viens nettoyer la mienne, dis ?"

Le baiser non plus n'a plus de signification. Tout le monde s'embrasse. Même les hommes depuis quelques années s'embrassent entre eux. Où sont passées les viriles poignées de main? Ah! Les bibises. Ces insupportables bibises avec les gens dont on ne connait même pas les prénoms. Aux vœux du maire, cent personnes viennent vous lécher la figure. cette année je me suis abstenue, et il en sera tout pareil à l'avenir. A quoi tout cela sert-il donc?  "Garder le lien social" n'est pas un but en soi. Mon but, c'est  l'essentiel, la substantifique moelle avec ceux avec lesquels on a vraiment quelque chose à partager.

 

L'insignifiance me sort des yeux, je ne supporte plus ce qui n'est pas signifiant. La vieillesse sans doute où l'on se dit qu'on n'a vraiment plus de temps à perdre à d'inutiles parlottes et autres niaiseries de ce siècle stupide et perverti.



28/02/2016
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