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Années 50 : L'élégance, en ce temps-là...

 

       En ce temps-là, la gent féminine, sans pour autant être objet de désir ou soumises, argument avancé par les féministes qui nous ont bien fait chier depuis, aimaient être belles et élégantes. Bibis dans les années cinquante, chignons bouclés dans les années soixante, gants en peau, sacs et chaussures assortis bien évidemment. Les hommes aussi n’étaient pas de reste. Aucun homme, d’aucune classe sociale n’aurait pensé aller au bal, au restaurant ou au cinéma en jean et Tshirt.

       Je suis consternée de voir les femmes de ma génération attifées comme elles le sont maintenant, avec leurs horribles doudounes qui les transforment en montgolfières, leurs jeans et leurs baskets, la coiffure hirsute, alors que nous avons toutes grandi dans ces années-là, où la véritable élégance était de mise, quel que soit le statut social. Car l’élégance n’a pas besoin de beaucoup d’argent, il suffit d’un peu de goût. D’autant plus qu’aujourd’hui, le prix des vêtements n’a rien à voir avec ceux que nous achetions à l’époque, qui étaient beaucoup plus onéreux. Nous n’étions pas encore dans l’hyperconsommation, nous n’avions que peu de choses, une seule crème, un peu de poudre, un rouge à lèvres, du rimmel, de l’eau de Cologne, peu de vêtements…

Aujourd’hui, je les vois toutes, - mais alors toutes -, arriver à des concerts à l’opéra, à des vernissages prestigieux ou autres manifestations dans d’infâmes oripeaux, souvent "de marque",  en ayant dépensé des fortunes souvent. Cela me met hors de moi.      Certaines m’abordent et gentiment me disent :

-            « C’est vous qui avez raison… 

-            Et pourquoi n’en faites-vous pas autant ?

-            On n’ose pas… »

       J’aurais envie de leur répondre : « Et de sortir, ton gros cul moulé dans un jeans déchiré, saucissonnée dans ton Tshirt froissé, les cheveux ébouriffés, pourtant tu oses… ». Je me contente de sourire. Qui suis-je ? N’êtes-vous pas dans l’enchantement, mesdames, lorsque vous voyez Audrey Hepburn dans « Charades » ? Cela ne vous donne t’il pas des idées, des envies, des rêves ?

En ville, arrêtée à un feu rouge, j’observe, toujours éberluée, les gens passer. Il y a trente ans encore, on aurait dit : « Mais d’où sortent-ils, tous ces caraques ? ». 

Nostalgique ? Certainement.

       Nous, les petites filles, nous avions socquettes blanches et chaussures vernies, petites robes froncées et manches ballons, queues de cheval, tresses, et rubans dans les cheveux. Vous les avez bien regardées, la plupart des fillettes d’aujourd’hui ?

       Vous avez dit « théorie des genres ? »

       Vous allez me dire : « Et alors ? Qu’est cela peut faire de voir des gens dépenaillés ? Ils sont habillés « pratique ». Tout comme pratiques sont leurs appartements, meubles blancs ou noirs Ikéa, posters de supermarchés, tous pareils, tous sans âme…

       L’élégance participait à la beauté du monde, au respect de soi et des autres, au savoir-vivre. La beauté des femmes participait à la joie et au rêve dans nos vies. Et, comment dire ? La déliquescence de l’extérieur est révélatrice de la déliquescence de l’intérieur, où tout est comparable, tout est sur le même plan, rien n’a plus d’importance. Tout le monde se lèche la figure, tout le monde se tutoie.

        Observez, voyez ce qui se passe dans tout les domaines : musique, architecture, arts plastiques, cinéma, télévision, faits de société, environnement…

       Moche. Tout est moche.

       Tout.

      Alors, réac ?

       Sûrement.

 

 

                                                           



08/03/2016
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